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Thomas d'Aquin, un pédagogue toujours inspirant

Thomas d'Aquin, un pédagogue toujours inspirant

28 janvier 2018

Un théologien du Moyen-Âge, peut-il encore être actuel au XXIème siècle ? Qu’est-ce que Thomas d’Aquin pourrait nous dire aujourd’hui par rapport aux problématiques qui pour une grande partie n’étaient pas les siennes, car le progrès scientifique et social a révolutionné le monde et les points de vue.

Un Thomas d’Aquin du XXIème siècle ne se laisserait pas impressionner par le changement de la tribune du spectacle du monde. La couleur blanche de son habit blanc resterait toujours blanche, la couleur noire de sa chape noire resterait toujours noire. Autrement dit : ce qui est vrai restera toujours vrai – et bon en même temps. C’est la Vérité, l’adéquation entre l’esprit et la réalité, l’effort de l’esprit humain de se conformer toujours plus à l’esprit du Dieu Créateur qui est la base de toute sorte de réflexion philosophique et théologique. En ce sens, le Thomas d’Aquin du XXIème siècle nous conseille, avant tout, de ne pas simplement répéter ce qu’a dit précisément le Thomas d’Aquin du Moyen-Âge, mais surtout de s’approprier son esprit, sa méthode, son approche et son attitude qui a mené sa réflexion pour enrichir la nôtre. Thomas d’Aquin n’a pas construit – et cela était voulu ainsi – un système philosophique ou théologique comme nous le proposera plus tard par exemple Georg Wilhelm Friedrich Hegel. Pour Thomas d’Aquin, un système de pensée tue la liberté de l’esprit et l’enferme en lui-même. C’est pourquoi les conclusions que Thomas d’Aquin donne, sont des conclusions qui ouvrent toujours vers d’autres horizons : l’esprit humain a la capacité de toucher l’infini, mais il est limité à lui seul d’accueillir et d’admirer sa totalité.

Thomas d’Aquin est pour ainsi dire un des meilleurs pédagogues que les universités n’ont jamais connus. L’étude de la théologie n’est pas une école de savoir, mais d’admiration et de sagesse qui ne concerne pas d’abord la théologie en tant que science, mais l’homme en sa propre existence. Cette perspective se manifeste clairement dans le plan de la somme théologique du docteur angélique qui place l’homme entre le traité de Dieu et celui du Christ, car l’homme a la vocation, de par sa création, devenir un autre Christ pour ainsi refléter une lumière que le monde ne pourrait jamais donner. Saint Thomas d’Aquin a l’audace d’ouvrir l’esprit vers des horizons qu’il n’aurait seul peut-être pas essayé de franchir. Il peut oser cela, car il sait que la vérité nous rendra libre (Jn 8, 32). Et cela, au moins, restera toujours actuel !

Fr. Albert-Henri Kühlem, op.

Enseignant à Domuni

Directeur du Centre Cormier, à Marseille