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L'action humanitaire, entre générosité et critiques

L'action humanitaire, entre générosité et critiques

13 octobre 2023

Si l’action humanitaire a longtemps été saluée, elle est de plus en plus critiquée. Retrouvez ici une brève synthèse de l'ouvrage de Claude Valentin, "99 questions sur l'humanitaire", paru dernièrement à Domuni-Press.

L’action humanitaire sous le feu des critiques

Initialement bien vue et surtout saluée comme étant un geste soit d’entraide, soit de solidarité, les observations sont aujourd’hui devenues de plus en plus critiques à son égard voire mordantes. D’où cela vient-il ?

On peut expliquer les reproches de plusieurs manières, dans un premier temps, l’action humanitaire est vivement critiquée car elle agit souvent sans lien aucun avec les structures locales et tradipraticiens mais aussi car en proposant des soins gratuitement, elle nuit aux systèmes sanitaires régionaux. Mais d’autres arguments viennent s’ajouter comme la non-planification d’actions entre ONG ou encore de n’offrir que des perspectives à court voire très court termes.

Pour comprendre ces critiques, il convient de revenir aux bases de l’histoire de l’humanitaire.

L’origine de l’humanitaire

D’où vient le terme « humanitaire » ?

Ce mot « humanitaire », est un néologisme qui a été inventé par Alphonse de Lamartine en 1835, qui sera ensuite repris par les écrivains ainsi que les artistes dans une volonté de marquer un universalisme.

Lorsque l’on remonte l’histoire, on remarque que de tout temps, il y a eu des problématiques humanistes. Les premières actions humanitaires sont repérées en Egypte ainsi qu’en Mésopotamie.

Les premières valeurs morales

Par ailleurs, les valeurs morales rencontrées à cette époque, deviennent des temps de réflexion éthiques perceptibles à la lecture des écrits philosophiques aussi bien grecs et religieux qui détermineront la pensée occidentale.

Ce sont ces références spirituelles telles que l’aide portée à l’étranger ou encore le respect de ses traditions et de ses droits, la condamnation de la violence, la mise en cause du profit comme première valeur qui se trouvent affirmés.

Au fur et à mesure du temps, les fondamentaux n’ont cessé de renaître aussi bien avec les nouveaux modes de diffusion de l’information, qu’avec l’invention de l’imprimerie, la lecture des textes fondamentaux, le renouveau des échanges commerciaux ou bien les changements de représentation du monde consacrent la suprématie des valeurs européennes.

Contexte de création de la première ONG

Cependant, malgré la consécration de ces valeurs, sur le terrain les batailles perdurent comme notamment en 1859 à Solférino, bataille opposant l’armée française de Napoléon III à celle de l’empereur d’Autriche François-Joseph. En réaction à l’horreur de cette bataille, Henry Dunant expose son ressenti dans un ouvrage puis participe à la fondation du Comité international de secours aux militaires blessés, soit le CICR (Comité International de la Croix Rouge), qui constituera la première ONG, à laquelle se succéderont de nombreuses ONG.

Les principes humanitaires, résultat des courants philosophiques et religieux ?

Les débuts de la philosophie

Dans l’action humanitaire, on retrouve plusieurs valeurs éthiques qui ne sont pas issues d’un seul et unique courant de pensée mais bien de plusieurs courants philosophiques et religieux qui se sont succédés au cours des années. Tout comme la philosophie, l’humanitaire repose sur une certaine vision du monde.  

Les origines de la philosophie ont vu le jour entre le VIIè et le IVè siècle avant JC, des réfractaires à l’autorité de la tradition et notamment du mythe, au profit de la raison ont été les premiers à formuler une pensée qui soit argumentée et qui repose sur les preuves marquant une exigence de rationalité.

Philosophie et médecine ?

Si Platon est le maître incontesté de la philosophie, son élève Aristote, très critique, a écrit un ouvrage traitant de l’éthique et le poussant s’interroger sur le sens de la vie humaine et notamment à chercher le bonheur. Hippocrate, en lien avec ces deux philosophes, quant à lui, affirme que la maladie n’est pas une malédiction des Dieux et que les soins doivent être prodigués de manière équitable entre l’enfant, la femme, le vieillard, le riche ou le pauvre.

De toutes les parties de la science médicale, la déontologie est la seule que les grecs aient portée du premier coup à la perfection c’est pourquoi, l’école hippocratique a enseigné mais aussi légiféré pour tous les temps.

L’influence spirituelle sur l’humanitaire

Bien qu’il n’existe pas à proprement parler de médecine juive ou encore chrétienne et musulmane, l’influence spirituelle des religions est majeure dans la pensée humanitaire. Par exemple, la croyance en un Dieu unique implique des aspects civils, matrimoniaux ainsi que législatifs.

De plus, le christianisme privilégie la charité envers les pauvres et les malades tout en affirmant que tous les hommes sont frères dans le Christ.

Si, la foi musulmane, elle, prend sa forme dans le comportement du croyant, chacun des agissements de la personne témoigne à la fois de sa moralité et de sa sagesse.

Cette mosaïque d’idéologies, ainsi constituée, est fragile tant par la différence des discours rarement appliqués que par les liens pour le moins ténus qu’ont entretenus l’Orient et l’Occident tout au long de leur histoire.

La période de transition du Moyen-Age est une période qui a constitué une véritable transition, qui tient son originalité au regard de la pensée humanitaire, du devoir de charité.

Pour approfondir cette théorie, rendez-vous sur l’ouvrage "99 questions sur l'humanitaire" de Claude Valentin : (ici).