DOMUNI UNIVERSITAS

Chronologie et théologie pauliniennes

Chronologie et théologie pauliniennes

L’objectif principal de ce cours est d’abord de faire connaître l’apôtre Paul, mieux encore, mais c’est la même chose, de le faire aimer.

Code du cours: BB003

Professeur : Dr Hervé Ponsot

Description

Le cours qui va être présenté ici cherche à ouvrir de nouvelles perspectives, tant sur la chronologie de la vie de Paul que sur sa théologie.

  Au plan chronologique, j’ai repris des idées déjà présentées dans ma thèse de doctorat, puis reprises dans mon Introduction à la lettre aux Romains, développées enfin dans un article sur les Pastorales paru dans la revue Lumière et Vie : l’examen critique de Ac 15 me conduit à penser que Luc a rassemblé en ce chapitre des événements différents dans l’objet, et plus encore dans le temps, et qu’il n’y a jamais eu de « Conférence de Jérusalem », au sens où on l’entend habituellement en 49 de notre ère. Dès lors, le déroulement de la vie de Paul peut être repensé à nouveaux frais, en l’étalant des années 37 aux années 60. 

A l’intérieur ce cadre chronologique, il existe peut-être une place pour les lettres dites « Pastorales », au tout début de la vie apostolique de Paul. Il en existe en tout cas pour toutes les autres lettres de l’apôtre, sans qu’on doive recourir à la solution trop facile et éminemment contestable de la pseudépigraphie.
Au plan théologique, j’ai choisi de mettre au premier plan le thème de l’adoption filiale. Ce thème, on le jugera peut-être et non sans raison marginal dans les lettres de Paul ; en réalité, dès lors qu’on s’intéresse au thème voisin de la paternité de Dieu ou à l’usage de la titulature « Fils » dans les lettres pauliniennes, on comprend très vite que celui de l’adoption filiale est en fait un thème fédérateur dans la mesure où il me semble exprimer au mieux ce que l’on pourrait appeler la « cause finale » de toute l’existence chrétienne selon l’apôtre, à savoir la « filialisation » de tous les hommes dans le Fils unique. A cet égard, le chapitre 4 de la lettre aux Romains représente un chapitre essentiel dont trop de commentateurs ne perçoivent pas la pointe historique : donner un père aux païens. 

Par ailleurs, j’ai voulu mettre l’accent sur l’héritage juif de Paul, en repensant en particulier son rapport à la loi mosaïque. Je reste convaincu que l’apôtre reste fidèle à cet héritage en percevant cette loi comme orientant vers le Christ et le salut qu’il apporte : Christ est le fin de la loi (Rm 10,4) au sens où il en est le cœur.

Objectifs 

L’objectif principal de ce cours est d’abord de faire connaître l’apôtre Paul, mieux encore, mais c’est la même chose, de le faire aimer. Et au-delà de lui, bien sûr, celui qu’il a si bien servi, le Seigneur Jésus-Christ. Dans sa relation au Christ, dans ses rapports avec les communautés de l’époque confrontées à des problèmes qui sont encore les nôtres, ses observations contribuent à nourrir notre foi chrétienne. 
Parmi les objectifs secondaires, deux choses me viennent à l’esprit : 
1. En soulignant l’importance du thème de l’adoption filiale, et conséquemment de la figure du Dieu Père, j’espère contribuer à renouveler l’image de ce Père, si méconnue chez tant d’hommes, même croyants.

2. En bouleversant quelque peu les idées reçues sur la chronologie paulinienne, je voudrais montrer les difficultés de toute reconstitution de la vie de Paul, y compris de la mienne. Et plus largement de toute reconstitution de la chronologie néotestamentaire. Les points de départ dictent pour une part les conclusions qui sont apportées. Il n’est pas impossible dès lors que, en repartant sur d’autres bases, comme l’avait envisagé à une époque récente Robinson, on puisse aboutir à de nouvelles perspectives relatives à la chronologie néotestamentaire dans son ensemble.

Niveau du cours 

Ce cours est proposé aux étudiants de 2e et 3e année de licence de théologie. Mais il peut donner matière à réflexion aux étudiants de master et leur suggérer des pistes pour un mémoire. 

Pré-requis 

Ce cours présuppose moins des connaissances qu’une volonté : celle de lire les textes de près, et de ne pas s’en tenir aux idées reçues. En d’autres termes, il faut manifester curiosité et application. Il reste qu’une connaissance préalable de l’œuvre de Paul, autrement dit une lecture attentive de ses lettres, facilitera la compréhension des questions abordées. 
Quelques références semblent exiger la connaissance du grec, mais elles ne sont pas essentielles.
 

Bibliographie recommandée 

Il est toujours difficile de sélectionner les éléments d’une bibliographie. En toute occurrence, on pourra toujours se reporter au site Internet d’Iktinos, qui donne des bibliographies abondantes, essentiellement en anglais il est vrai, sur l’oeuvre de Paul en général et sur ses lettres (comme d’ailleurs sur l’ensemble de l’Ancien et du Nouveau Testament).
En français, on se reportera, parmi bien d’autres, aux ouvrages suivants :


 Vocabulaire des Epîtres de Paul, Cahier Évangile n° 88, Collectif, Ed. du Cerf
 Paul Apôtre, de S. Légasse, Ed. du Cerf, Paris, 1991
 Paul de Tarse, de M. Hubaut, Bibliothèque d’Histoire du Christianisme, Desclée, 1997 (Cet ouvrage, comme le précédent, emboîte trop facilement le pas à l’exégèse allemande)
 Saint Paul, de M. F. Baslez, Fayard, Paris, 1991 (ouvrage plein de bon sens et d’acuité d’une historienne)
 Paul et l’art épistolaire, de J. Murphy O’Connor, Ed. du Cerf, Paris, 1994 (une mine de renseignements et des conclusions inattendues)