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DOMUNI UNIVERSITAS

Séminaires Printemps 2026

E-Séminaires PRINTEMPS image 2025

Les séminaires du printemps 2026 auront lieu du 9 mars au 3 mai 2026.

 

PHILOSOPHIE

Penseur de la transition entre les Anciens et les Modernes, mais encore et surtout de l’Antiquité tardive au Moyen âge, Augustin domine le haut Moyen-Âge avant que la redécouverte du corpus aristotélicien ne vienne troubler cet état de fait et rendre désormais possible la séparation entre théologie et philosophie dans le cadre chrétien de l’époque. À travers des idées reprises de Plotin qu’il ne lit pas dans le grec, Augustin a pour ainsi dire imposé la pensée de Platon dans le christianisme médiéval. À la renaissance, c’est encore lui qui est revendiqué par Luther comme maître à penser pour mener sa « Réforme » par-delà une certaine scolastique. Descartes ne l’avait probablement pas lu, mais son cogito qui inaugure la Modernité rappelle encore Augustin qui est relu dans le jansénisme. Les Confessions de Rousseau n’ont peut-être que le nom de commun avec celles de saint Augustin, mais on ne peut les lire sans songer que l’évêque d’Hippone fût le premier à avoir ouvert la voie à ce genre littéraire. Le XIXe siècle, siècle du scientisme, de néo-thomisme et de romantisme fut aussi le siècle de saint Augustin. En plein XXe siècle, Augustin est étudié à l’université en France au moins avec Étienne Gilson; en Allemagne, Hannah Arendt a fait sa thèse sur lui…
Augustin reste un penseur encore actuel par bien des égards, et en tant que tel, il mérite d’être lu et relu… Nous proposons dans ce séminaire de lire ses Confessions qui, avec la Cité de Dieu, est l’un de ses œuvres fondamentales. Nous suivrons le livre à la trace.

The word “civilization” is highly charged. Like “freedom”, “democracy”, “dignity” and “nature” to name a few, “civilization” is a rhetorical word employed to sway the hearer in some desired direction. Like these other terms, “civilization” is also vague and ambiguous resulting in it having to be well defined at the outset if it is to do meaningful philosophical work. In its modern Western form, the word “civilization” first appeared in eighteenth century France when a significant part of its use was in the service of cultural chauvinism and to legitimise modern Western colonization in its various forms. Against this background some contemporary commentators have dismissed the use of the term “civilization” altogether. However, it appears that despite its possible negative historical connotations, the word civilization keeps on stirring the imagination. The steady stream of publications with civilization, or civilizations as theme attest to the enduring allure of the topic. Recently, a significant part of the discussion on civilization has shifted towards the theme of civilizational collapse – so called collapsology. This is in response to the various crises facing the contemporary world, not least of which is the climate crisis and the mass extinction event currently underway.
As a contribution to the discussion, this seminar investigates the notion of ecological civilization, first put forward in the twentieth century in the Soviet Union and China, but gaining increasing traction all over the world. In the West the notion of ecological civilization has been taken up notably by process thinkers building on the thought of Alfred North Whitehead. In this seminar we contribute to the discussion by considering possible philosophical foundations for the notion of ecological civilization as well as possible characteristics of ecological civilization.

Abraham Lincoln famously defined democracy as “government of the people, by the people, for the people.” Although democracy can be thought of as ‘power of the people,’ several challenges exist. The seminar addresses complex challenges that contemporary democracies face. Key issues to be explored include human rights abuses, rising inequality, authoritarianism, and the impact of disinformation on public trust and civic engagement.
Participants will analyze specific case studies from countries from Africa, Europe and the United States, highlighting how these issues manifest in different political contexts. The seminar will also encourage discussions on the implications of populism, the erosion of democratic norms, and the struggle for social justice. By examining these pressing concerns, the seminar aims to foster a deeper understanding of the threats to democracy and to explore collaborative strategies for promoting human rights, equality, and democratic resilience in the contemporary world.

Process philosophy, once confined to the periphery of philosophical discourse, is increasingly recognized as a fertile framework for rethinking how we understand reality. Far from being a merely abstract doctrine, it illuminates the ways in which we conceive change, relation, and emergence—across living beings, human societies, and even the fundamental structures of nature. By foregrounding becoming rather than static being, its dynamic perspective challenges assumptions about the stability of objects, the continuity of time, and the role of human existence within a universe in constant flux.
This seminar explores the major philosophical challenges raised by processual thinking. We will address these questions in dialogue with classical philosophy, contemporary science, ethics, and more. Our ambition is not only to grasp the key concepts of processualism, but also to critically examine their implications for the way we think about reality, knowledge, and the values that guide our societies.

La philosophie processuelle, longtemps reléguée aux marges de la réflexion philosophique, s’impose aujourd’hui comme une approche féconde pour repenser nos manières de comprendre le réel. Elle ne se limite pas à une doctrine philosophique abstraite : elle éclaire la manière dont nous concevons le changement, la relation et l’émergence, du vivant aux sociétés humaines, en passant par les structures fondamentales de la nature. Sa perspective dynamique interroge la stabilité des objets, la continuité du temps, et même la place de l’humain dans un univers en perpétuel devenir.
Ce séminaire propose d’explorer les grands défis philosophiques soulevés par la pensée processuelle. Nous aborderons ces questions en dialogue avec la philosophie classique, les sciences contemporaines, l’éthique... Notre ambition n’est pas seulement de saisir les concepts clés du processualisme, mais aussi d’examiner de manière critique leurs implications pour notre manière de penser la réalité, la connaissance et les valeurs qui orientent nos sociétés.

THEOLOGIE

 

  • Montée de l’idéologie du kémitisme panafricain et crédibilité du discours théologique chrétien aujourd’hui en Afrique - Dr. Sibiri Félix Koala

L’éveil africain, la souveraineté, le souverainisme, entre autres, constituent de plus en plus les concepts clés d’une certaine intelligentsia et d’idéologues africains. L’appel lancé vise l’émancipation de l’Afrique dans presque tous les domaines de la vie humaine (culturel, politique, technique, technologique, etc.). De cet appel à l’émancipation émergent de nombreuses voix, y compris dans le domaine religieux. En dépit du soupçon que les religions importées aient pu contribuer à la domination des peuples africains, il est proposé un retour aux divinités et aux religions ancestrales, seules capables selon eux de reconnecter l’Africain à ses racines afin de favoriser son épanouissement et sa réalisation. Ce discours trouve aujourd’hui un terrain particulièrement favorable au sein de l’idéologie se revendiquant du kémitisme panafricain. Cette dernière se présente comme un éveil identitaire et spirituel fondé sur l’héritage culturel africain que l’on remonterait volontiers jusqu’aux origines égyptiennes.
Selon cette idéologie, il conviendrait que l’Afrique (ou l’Africain) se réapproprie les réalités et vérités précoloniales qui ont été habilement étouffées dans le cadre d’une domination exercée sur l’homme noir. La dynamique sous-jacente repose sur le constat que « l’Occident a exercé dans ses entreprises “civilisatrices” en Afrique une forme d’impérialisme symbolique qui reléguait les croyances et les pratiques rituelles des peuples colonisés au rang de superstition et d’archaïsme 1 ». Cela a engendré des « épistémicides » préjudiciables à la cause africaine, qu’il importe aujourd’hui de déconstruire afin de permettre une reconnexion de
l’homme avec son histoire. Une telle perspective constitue, sans conteste, une invitation à rompre avec les diverses idéologies exogènes, y compris religieuses. La foi chrétienne n’en serait donc pas moins concernée, et elle est souvent la première visée. Il convient dès lors d’analyser, dans une optique prospective, les pertinences, limites et défis de ce discours émergent. Dans un contexte d’inculturation considéré comme le lieu où l’Église prend conscience de son devoir de dialogue et de reconnaissance des vérités culturelles (identitaires) des peuples, il apparaît nécessaire d’examiner les critiques formulées par ce discours à l’égard
de la foi chrétienne. Cette démarche permettra d’approfondir davantage les domaines et données négligés par les recherches en matière d’inculturation. Tel est tout l’enjeu de ce séminaire.

Le jeûne est une pratique présente dans de nombreuses cultures et a récemment regagné en popularité dans la société occidentale contemporaine comme moyen de renouer avec son corps, de se purifier ou de vivre une « sobriété heureuse ».

Ce séminaire propose une exploration approfondie des significations spécifiques du jeûne dans l’Ancien et le Nouveau Testament, en utilisant la Bible comme guide. Nous commencerons par étudier les termes utilisés pour décrire le jeûne, puis nous analyserons ensemble des textes bibliques pour distinguer les significations du jeûne lorsqu’il est pratiqué collectivement ou individuellement.

Questions clés :

Existe-t-il des significations spécifiques au jeûne individuel ?
Peut-on identifier des pratiques ascétiques dans la Bible ?
Comment les pratiques communautaires de jeûne sont-elles liées aux célébrations liturgiques ?
Le livre d’Isaïe (chapitre 58) sera un texte central de notre analyse, offrant une compréhension profonde du sens du jeûne et de sa possible remise en question. Ce passage ouvre également une fenêtre sur les pratiques que les premiers chrétiens adopteront.

Identité et évolution :

En quoi les pratiques de jeûne d’Israël sont-elles spécifiques et distinctes de celles des cultures environnantes ?
Comment ces pratiques ont-elles évolué au fil du temps, et que nous en dit le Nouveau Testament ?
Jésus a-t-il établi des règles ou des commandements concernant le jeûne ?
Nous élargirons notre perspective au-delà du cadre strictement biblique en explorant des textes chrétiens anciens tels que « Le Pasteur d’Hermas » et « La Didachè », qui offrent des perspectives fascinantes sur le sens renouvelé du jeûne chrétien.

The objective of this seminar is to help students understand how, when, and why the biblical texts were translated into Arabic. We examine early translations attested in manuscripts such as Saint Petersburg BN Ar. NS 327, Vat. Ar. 13, and Sin. Ar. 151, exploring their historical and cultural contexts and the role of scripture in Arabic-speaking communities. Particular attention
is given to the Islamic theological and cultural influences that had an impact on these translations. Through historical and linguistic analysis, as well as interreligious perspectives, participants will also gain a deeper understanding of the Greek and Syriac origins of the biblical texts in Arabic. Finally, the seminar explores how these realities can help us engage with contemporary questions.

  • Les Évangiles à travers les Cultures - Dr. Srecko Koralija
  • The Economic Thought of Saint Thomas Aquinas - Dr. Pierre Januard, o.p.
  • Le développement du monothéisme trinitaire - Dr. Marie-Anne Vannier

C’est avec le Concile de Nicée principalement que le christianisme est apparu comme monothéisme trinitaire. En effet, en refusant la divinité du Fils, Arius mettait en question, sans le dire, la réalité de la Trinité. Athanase d’Alexandrie l’a rapidement compris et précisé dans ses Lettres à Sérapion.

Mais, ce sont surtout les Cappadociens qui, en mettant en évidence la divinité de l’Esprit Saint à l’encontre d’Eunome, ont montré que le christianisme est un monothéisme trinitaire.

S. Augustin a repris la question dans le De Trinitate, en reprenant cette équation mathématiquement impossible : 1 = 3, ce qui l’a amené à définir le vocabulaire trinitaire et à pénétrer ce mystère d’amour qu’est la Trinité

Au Moyen Âge, la Trinité est pensée, priée, représentée, célébrée, elle a une place centrale.... En tant que monothéisme trinitaire, le christianisme n’en vient pas au trithéisme, mais se situe par rapport aux autres monothéismes, comme on le voit, par exemple, chez Raymond Lulle.

 

SCIENCES SOCIALES