DOMUNI UNIVERSITAS

La Miséricorde de Dieu d'après Saint Luc

La Miséricorde de Dieu d'après Saint Luc

Le séminaire est terminé

La rencontre que St Luc a vécue avec le Christ est donc semblable à la nôtre : une expérience, dans la foi, de l’Amour et de la Miséricorde de Dieu, expérience totalement gratuite, imméritée, bouleversante… Ce sont donc quelques traits de cet Amour Miséricordieux annoncé par St Luc que nous nous efforcerons de mettre en lumière dans ce séminaire.

Professeur : Ma Jacques Fournier

« L’Evangile selon St Luc » ne donne aucune indication quant à son auteur... Par contre, nous lisons dans le « canon de Muratori », écrit très certainement à Rome vers la fin du 2°siècle après Jésus Christ : « Le troisième livre de l'Evangile est selon Luc. Luc est ce médecin qui, après l'ascension du Christ, fut emmené par Paul comme compagnon de voyage… Cependant, il ne vit pas lui-même le Seigneur en sa chair »…
La rencontre que St Luc a vécue avec le Christ est donc semblable à la nôtre : une expérience, dans la foi, de l’Amour et de la Miséricorde de Dieu, expérience totalement gratuite, imméritée, bouleversante… Ce sont donc quelques traits de cet Amour Miséricordieux annoncé par St Luc que nous nous efforcerons de mettre en lumière dans ce séminaire…

1 – Nous commencerons avec le récit de l’Annonciation. « Réjouis-toi, comblée de grâce », dit l’Ange Gabriel à Marie. Avec cette seule salutation, « Khairê, réjouis-toi », St Luc fait allusion à quelques textes de l’Ancien Testament : surtout So 3,14 17 et Za 9,9-10 ; mais aussi Za 2,14-15 ; Is 12,1-6 et 52,7-10. En transférant les informations reçues de ces textes (surtout des deux premiers) dans le contexte du Nouveau Testament, montrer à quel point les traits essentiels de « la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, Fils de Dieu » y sont déjà présents.

2 – Bien étudier le mouvement littéraire du Magnificat (Lc 1,46-55) en faisant attention aux personnes évoquées. De son expérience personnelle, Marie nous offre « un visage de Dieu » (Lc 1,49-50). En donnant une synthèse des conceptions bibliques de « sainteté » et de « nom », quel est donc ce « visage de Dieu » ?
Etudier également le cantique de Zacharie (Lc 1,68-79) en étant particulièrement attentif aux mots qui se répètent. St Luc a écrit ce texte en utilisant la technique de l’inclusion : des mots ou expressions en symétrie par rapport à « un cœur ». Mettre en lumière ce « cœur »…
Avec les versets 1,76-79, présenter quelle sera la mission du Christ en accordant une attention toute particulière à l’expression de 1,78 : « grâce aux entrailles (splágkna) de miséricorde de notre Dieu ».
En lisant Rm 2,9 ; 2Co 1,3-7 et Ap 21,3-4, quelle est donc l’attitude première de Dieu vis-à-vis d’un pécheur ?

3 – En s’attachant particulièrement aux indications d’ordre géographiques, faire le plan de Lc 4,14-44. En ce passage, Jésus est encore seul : il n’appellera ses premiers disciples qu’en Lc 5. Pour St Luc, Lc 4,14-44 a valeur de programme pour tout le ministère de Jésus présenté dans son Evangile et celui de l’Eglise dans le Livre des Actes des Apôtres. D’où son importance.
Luc a écrit les versets 16 à 22 en utilisant à nouveau la technique de l’inclusion mais, cette fois, avec des termes souvent en contraste : les mettre en lumière. Quelle est donc son cœur ?
Luc n’a pas cité entièrement le verset 61,2, pourquoi ? Une expression d’Is 61 manque en Lc 4,18-19, et St Luc en a rajouté une autre qu’il emprunte à Is 58,6 : les repérer. Si le pourquoi de ce « manque » est une énigme, le « pourquoi » du rajout est, par contre, très clair : repérer le mot que St Luc répète deux fois grâce à lui (attention, nos traductions nous piègent en traduisant ce mot grec áphesis par deux synonymes). Ce mot intervient cinq fois en St Luc et cinq fois dans les Actes : Lc 1,77 ; 3,3 ; (4,18 : 2x) ; 24,47 et Ac 2,38 ; 5,31 ; 10,43 ; 13,38 ; 26,18. Comment est-il traduit partout ailleurs ? A la lumière de ce sens, qui sont donc « les captifs, les aveugles, les opprimés » (noter que l’on retrouve, surtout avec ce dernier terme, le sens de Rm 2,9) ? Quelle est donc la mission première de Jésus, et cela dans quel but ? Pour pouvoir accueillir ce qu’il nous propose, quelle est la qualité elle aussi première qu’il attend de nous ? Et quel sera alors le témoignage missionnaire que l’Eglise sera invitée à donner, et cela jusqu’à la fin des temps (cf. Lc 24,47) ?
Proposer une interprétation sur la signification ici symbolique de Nazareth et de Capharnaüm.

4 – Lire l’appel des premiers disciples, avec la si belle réaction de Simon Pierre (Lc 5,1-11), puis Lc 5,12-32, et 6,6-11. Comment voyait-on la maladie à l’époque de Jésus, et tout particulièrement la lèpre ? Avec cette première guérison d’un lépreux, puis celle d’un paralytique, puis enfin celle d’un homme à la main sèche (cf. Jr 2,13 ; 17,13 ; Is 41,17-20 ; 58,6-11 ; Ez 47,1-12 ; Jn 4,10-14 ; 7,37-39 ; 19,33-35 ; 20,19-23), retrouver, en actes, le cœur de la Bonne nouvelle annoncée précédemment.
Lire Lc 15,1-32. D’après Lc 15,3 : « Il leur dit alors cette parabole », les trois volets qui suivent forment une unité, un seul triptyque. Dans les deux premiers, qui cherche qui, et cela jusqu’à quand ? Dans le troisième (Lc 15,11-24) : qui cherche qui ? Mais à la lumière de la réponse précédente, que peut-on dire de cette troisième attitude : est-elle le seul fait de l’homme pécheur ? A qui renvoie, d’après le contexte (Lc 15,1-3), l’expression répétée par deux fois : « ami(e)s et voisin(e)s » (Lc 15,6.9) ? A qui sont donc tout particulièrement adressés les deux premiers volets (15,4-7 et 15,8 10) tout comme la seconde partie du troisième (Lc 15,25-32) ? Quel appel Jésus leur lance-t-il par deux fois ? Quel but poursuit-il donc à leur égard (noter que, du côté de Dieu, tout était déjà donné d’après Lc 15,31.) ? Retrouver ainsi un trait caractéristique de l’Evangile (cf. Jn 3,16-17 ; 1Tm 2,3 6), et de ce que Dieu veut offrir à tout homme pour son seul bonheur, sa seule Plénitude (cf. Rm 3,23 et Jn 17,20-26 en étudiant la notion de « gloire » dans la Bible ; puis Jn 20,22 et 1P 4,14 à la lumière de Jn 4,14).